La jeune famille des systèmes compacts compte une branche de plus avec Pentax qui révèle aujourd’hui son système Q. Le principe est comme pour les autres de combiner la compacité des compacts (!), les objectifs interchangeables des reflex, et une qualité d’image quelque part entre les deux. On peut voir ça comme le meilleur des deux mondes ou la combinaison de tous leurs défauts, selon l’humeur du jour. Toujours est-il que leur potentiel de séduction est indéniable, et que la mayonnaise a l’air de prendre auprès des acheteurs. Intéressons-nous donc au Q.

C’est le plus petit boitier du monde, dixit Pentax. 9,8 cm de largeur par 5,8 de hauteur et 3,1 d’épaisseur pour 200 g (boitier seul sans objectif). A comparer avec l’Olympus Pen EPL2 : 11,5 x 7,3 x 4,2 cm et 317 g. Ou le « gros » compact Canon G12 (objectif compris, bien sûr) : 11,2 x 7,6 x 4,8 cm et 400 g.

Le prix à payer pour la compacité est l’absence de viseur optique intégré, celui-ci étant disponible en protubérance optionnelle.

Son look est sympathique, à la fois moderne et rassurant. Je ne suis pas enthousiaste sur les objectif couleur métalisée, mais il s’accordent mieux avec la version blanche que les vendeurs ne manqueront pas de pousser auprès de la clientèle féminine.

Le système optique est bien fourni dès le lancement, un bon point pour Pentax, dans un mix original.

Les deux optiques de base : un 47 mm (équivalent 24 x 26) et un zoom 28-80 mm. Là où Olympus choisit un équivalent 34 mm pour son objectif pancake, Pentax préfère cette focale moyenne qui venait en standard avec les boitiers reflex de la grande époque argentique. Choix discutable. Mais elle est lumineuse avec une ouverture de f:1,9. On pourra contester aussi le choix de la focale du zoom, un peu juste de chaque côté. Peut-être là aussi un arbitrage en faveur de la compacité, seulement 5 cm. Relativement lumineux également avec f: 2,8 – 4,5.

L’originalité vient des trois optiques complémentaires : un Fish-eye qui couvre un angle de 160°, et deux optiques « jouet » 35 mm et 100 mm. Le pari de Pentax est d’inscrire résolument son Q (aïe, il faut faire attention aux tournures de phrases avec une marque comme ça) dans la mouvance des appareils jouets et de l’iPhone. Ces optiques prennent le parti de la photo ludique fort en vogue, en ajoutant ou ne supprimant pas les aberrations chromatiques et optiques que les ingénieurs s’efforcent normalement de corriger. Côté ouvertures : f:5,6 pour le fisheye, f:7,1 pour le grand angle et f:8 pour le télé — ça devrait aider les flous — et elles sont fixes.

Pour aller dans le même sens, le Pentax Q regorge de programmes — j’allais écrire d’apps — qui devraient se combiner à merveille (ou pour le pire, là encore question de point de vue) avec ces petits cailloux. En voici le menu en V.O. : Bright, Natural, Portrait, Landscape, Vibrant, Radiant, Muted, Bleach Bypass, Reversal Film, Monochrome, Cross Processing, Toy Camera, High Contrast, Shading, Slim, HDR, Invert Color, Extract Color, Color, Water Color, Posterization, Fish-eye, Brilliant Color, Unicolor Bold, Vintage Color, Cross Processing, Warm Fade, Tone Expansion, Bold Monochrome, Water Color, Vibrant Color Enhance. L’embarras du choix — pour certains seulement l’embarras, mais j’en vois d’autres qui commencent à piaffer d’impatience.

Attendons donc le verdict du Docteur Renaud Marot, spécialiste des compact et systèmes hors norme à Réponses Photo pour voir comment cet appareil se comporte sur le terrain. La véritable épreuve sera en fait ailleurs que dans ces multifonctions, car il y a autre un grand coup de poker de la part de Pentax : la taille du capteur.

Tailles comparatives des capteurs (cc) Moxfyre

Là où Olympus, Sony et Panasonic Lumix ont choisi un capteur 4/3, soit intermédiaire entre les capteurs des compacts et des reflex, Pentax a décidé d’implanter sur le Q un capteur (12 MPx) de 1/2,3 pouces, soit un capteur de compact, de taille même inférieure à celle du Canon G12 (1/1,7″). A mon avis, le pari de Pentax est que la qualité des optiques va compenser l’étroitesse du capteur. Sacré pari, mais Pentax aime suivre des chemins différents des autres marques, et il faut reconnaître que sur le papier, ce nouvel appareil a une personnalité bien marquée. Annoncé à 700 € avec l’objectif de base, saura-t-il trouver son créneau entre compacts, smartphones, systèmes 4/3, reflex d’entrée de gamme, ou le Q restera-t-il entre deux chaises ?