Leica S2

Le lancement par Leica du S-System perturbera-t-il le petit club des constructeurs de moyens formats ? L’avenir le dira, mais avec son capteur de 37,5 millions de pixels au format « 24×36 » de 30 x 45 cm, son petit prix en dessous de la barre des 20 000 € (boitier seul, rajoutez la moitié pour y fixer un objectif, ce qui peut servir), il ne peut les laisser totalement indifférents. Et comme par hasard, à la veille de la disponibilité du S2, voici deux nouveautés scandinaves.

capt-004

Hasselblad lance un nouveau boitier numérique, le H4D, bénéficiant d’une toute nouvelle conception de l’autofocus qui ajuste le point au moment du déplacement vertical ou horizontal de l’appareil. Avec 60 millions de pixels pour un capteur de 36 x 48 cm (soit deux fois la surface d’un « full frame »), la résolution est confortable. Budget du boitier H4D-60 : 29 000 €. Mais attendez ! Voilà également le H4D-50, le petit frère à 50 millions de pixels, pour un prix de… 20 000 €. Tiens tiens.

capt-006

De l’autre côté de l’Øresundsbron, le Danois Phase One y va également de sa nouvelle génération avec le 645DF, conçu en collaboration avec Mamiya. Argument choc de cette nouveauté : la synchro flash au 1/6000 de seconde tentera de convaincre les photographes de studio. Le prix : 4290 €. Mais ne courrez pas tout de suite vider votre cagnotte à l’écureuil pour cette bonne affaire ! Il faut quand même ajouter un dos numérique, par exemple le P65+ 60 millions de pixels pour 30 K€, ou le P40+, qui n’ajoute que 15 000 € à la note. Je vous laisse faire l’addition pour tomber sur le chiffre magique. Côté objectifs, trois modèles arrivent simultanément, étudiées pour le 645DF : 55mm, 80mm et 110mm (soit la trilogie classique grand angle, normal, télé) démarrant à 1800 €. Le distributeur français Prophot proposant en général des packs faisant baisser la note.

Les trois joueurs se marquent donc à la culotte, avec cependant de grosses différences d’approches. Leica joue la carte de la simplicité avec son gros reflex. Hasselblad continue sa logique de système avec dos interchangeables. Phase One joue à fond la carte de la modularité, puisque rien ne vous empêche par exemple de fixer un dos Hasselblad sur le 645DF. Les photographes pros trouveront dans ce club chaussure à leur pied en fonction de leurs méthodes de travail. A condition de pouvoir investir un budget significatif dans le contexte d’un marché bien difficile.