Quelques émissions photographiques à noter dans les programmes radio et télévision de la semaine :

Au programme : Paris Première, France 5 et France Culture…

Paris Première inaugure « Un jour une photo : les années 69« , sur un modèle qui a déjà servi l’an dernier pour Mai 68. C’est la photogénique Mademoiselle Agnès qui y va de son commentaire sur une photo choisie dans les archives de Paris Match. Hier lundi c’était Le festival de l’île de Wight, aujourd’hui mardi Serge et Jeanne, la décadanse, puis Le marché de Katmandou, Yoko Ono et John Lennon, etc.

Cela se diffuse, si j’ai bien compris le principe, à 20h30 et après la deuxième émission de la soirée (vers 0h / 1h du mat), puis le lendemain 13h35 et autour de 10h30. Détails des diffusions sur le site de Paris Première.

Je n’ai pas repéré de podcast disponible.

Jeudi 8 à 21h35 sur France 5, le magazine Un soir au musée est consacré au Musée Eugène Delacroix, et en particulier à l’exposition Delacroix et la photographie.

Loin de considérer la photographie comme une rivale possible de la peinture, Delacroix a suivi avec curiosité l’émergence et le développement de ce nouveau médium. Curieux de ses progrès techniques, il compta même parmi les membres fondateurs de la Société héliographique en 1851. Il réunit également une riche documentation photographique, d’après les fresques de Raphaël, les toiles de Rubens, ou encore les sculptures des cathédrales. Mieux, à défaut d’avoir manié lui-même l’objectif, Delacroix fit poser et photographier par Eugène Durieu en 1854 une série de modèles nus, masculin et féminins. On sait par sa correspondance et son journal qu’il emportait parfois avec lui ces photographies pour s’exercer au dessin là où il ne pouvait pas avoir de modèles vivants. Grâce au concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France et d’autres collections, l’exposition du musée Delacroix rassemble pour la première fois la quasi intégralité des photographies et des dessins qui en ont été tirés, ainsi que quelques tableaux. Elle présente par ailleurs une série étonnante de portraits photographiques du grand homme de la maison, qui oppose les précieux daguerréotypes intimes des années 1840 aux images plus posées mais frappantes de dignité saisies par un Carjat ou un Nadar au soir de sa vie, clichés que, pourtant, il aurait parfois voulu voir détruire.

J’en profite pour signaler le colloque Ingres, Delacroix, Courbet : les peintres à l’épreuve de la photographie, Samedi 24 janvier de 9h30 à 18h, à l’Auditorium du Louvre, qui devrait être fort instructif :

De la curiosité à la dénonciation d’une concurrence déloyale, l’échelle des réactions des peintres et critiques découvrant la photographie fut à la mesure des enjeux, mais il s’avère qu’en pratique, la plupart des artistes tentèrent de l’utiliser. Bon nombre de pionniers de la photographie ne furent-ils pas eux-mêmes des peintres de formation ?

Voir le programme détaillé

A la radio, c’est comme souvent du côté de France Culture que ça se passe :

Ce soir mardi 6 janvier à 22h15 : Quelque chose de Sarajevo dans le cadre de l’émission Surpris par la nuit.

Milomir Kovacevic est photographe. Il a grandi à Sarajevo et a photographié sa ville sous tous ses aspects avant la guerre, puis lors du siège où il prend près de 30 000 photographies. Il a quitté Sarajevo pour Paris seulement à la fin du conflit, en 1995, et n’y est pas retourné depuis. Rejoignant des Sarajeviens déjà exilés, un projet a mûri avec eux. Que reste-t-il ? Quelle est leur mémoire de la ville ?
Il a demandé à chacun de lui confier un objet qui lui est cher et qui lui rappelle sa vie à Sarajevo : violon, valise, foulard, chaussures d’enfants, photos de mariage, clés d’une maison… Il les a photographiés en noir et blanc, de la manière la plus simple. Chacun a écrit quelques lignes pour accompagner la photo et chacun a signé en bas. 50, 100, puis 150, enfin presque 200 objets témoignent d’une histoire personnelle et collective à la fois. Pour ceux qui ont connu des ruptures, pour qui se souvenir est difficile, ceux qui se passeraient bien de nostalgie, le chemin de la mémoire, ce chemin de soi à soi est un parcours plein d’embûches où on ne se lance qu’avec prudence. Quand les destins ont croisé des accélérations brutales, des départs comme ceux qu’ordonnent la guerre, comment s’y prend-on ?
Doucement, Milomir Kovacevic a tiré par la manche ses amis, puis d’autres Sarajeviens de Paris, il a tiré de sa chambre obscure des objets à remonter le temps; petites barques sur une mer impossible.
Après plusieurs expositions à Paris (Galerie  » Fait et Cause « , rue Quincampoix, Librairie  » Comme un Roman « , rue de Bretagne,  » association Paris-Sarajevo « , rue de Saintonge), nous retournons avec Milomir, ses photos et les récits de chacun à Sarajevo, à la Galerie Nationale de Bosnie-Hézergovine et à l’Atelier Zec.
Un beau livre est sorti aux éditions Qupé relatant ce travail. Mais l’aventure continue et une toile se tisse. Il y a toujours quelqu’un, quelque part, car les exilés de Sarajevo sont sur tous les continents. Ce sont à présent les gens et leurs objets qui viennent à Milomir pour mêler leurs histoires et dresser un portrait intime de Sarajevo.

La suite mercredi 7 et jeudi 8 même heure même chaîne. Redif via les podcasts de France Culture (allez à Surpris par la nuit).

Toujours sur France Culture, vendredi 9 12h02 : Tout arrive, une table ronde critique à propos des expos Seventies. Le choc de la photographie américaine (BNF Richelieu), Petites machines à images de Laurent Millet et Semantic tramps, de Christophe Beauregard (Filigranes). Podcast à l’adresse ci-dessus.

Je tenterais à l’avenir de vous tenir informé des programmes relatifs à la photo, qui sont faciles à rater car bien cachés au tréfond des programmes. Bonnes volontés bienvenues pour tenir cette chronique si vous en avez le goût et la curiosité !